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mercredi 10 juin 2015

Nouveau livre de photos sur Sainte-Victoire



Une photo d'Andrea Graziosi (passerelle en bois)
Comme beaucoup d'autres, Andrea Graziosi est amoureux de Sainte-Victoire, montagne qu'il parcourt depuis des années dans une quête qui est autant humaine et spirituelle que photographique. Ce photographe artiste, qui vit à Marseille, publiera le 1er juillet 2015 son ouvrage sur le massif "Nunc Stans" (Instants d'éternité), avec un texte en italien et 45 photographies, généralement en noir et blanc, parfois floues (mais c'est à la mode!) ou étonnantes (pieds d'un marcheur, brumes etc.). Un aperçu de l'ouvrage est possible sur ce lien. Il est également possible de le commander via KissKissBankBank (site de financement participatif permettant de couvrir une partie des coûts de fabrication) au prix promotionnel de 25€. Attention, seuls 1 000 exemplaires sont tirés dans cette approche originale à compte d'auteur. On attend à présent les photos du parapentiste George Flayols, et, pourquoi pas, un festival photo autour de la thématique de Sainte-Victoire…

(Bénédict de Saint-Laurent, de la part d'Andrea Graziosi)

mardi 9 juin 2015

Les itinéraires de randonnée de Sainte-Victoire, une histoire déjà séculaire!



La découverte des itinéraires de parcours des montagnes et la volonté de les faire connaître pour faire partager leur intérêt, peuvent être datées de la création de la première association française d’alpinistes, le Club Alpin Français, en 1874. C’est ainsi que sur Sainte-Victoire, le tracé noir qui passe par la Grotte aux Hirondelles, le plus souvent appelée Garagaï, a été balisé dès 1898. Le tracé vert qui aboutit aussi au Garagaï, a été le premier « itinéraire d’escalade » du versant sud, découvert par Antoine Forcioli en 1913.
La plaque indiquant depuis Aix l'itinéraire vers le Prieuré
Par la suite le balisage des itinéraires de randonnée s’est étendu à de nombreux itinéraires plus faciles, de façon à orienter les visiteurs à travers les terrains privés agricoles ou forestiers avec l’assentiment des propriétaires et le CAF l’entretenait périodiquement à partir de 1928. Les parcours étaient signalés dès les boulevards d’Aix où des panneaux avaient été implantés aux carrefours des trois voies d’accès à la montagne. Il ne reste plus que celui de l’avenue Sainte-Victoire (voir photo ci-contre).
Le guide des Excursions de Sainte-Victoire et du Plateau du Cengle, publié en 1944 par Henry Imoucha, comprenait une carte du réseau  des itinéraires balisés. Son édition a été renouvelée trois fois ! Ce document peut être téléchargé sur ce lien.
L ‘Association des Excursionnistes Provençaux, association de randonneurs constituée en 1946, s’est fortement mobilisée avec le CAF pour entretenir le balisage des tracés sur l’ensemble des versants du massif. Jusque dans les années 80, il n’y avait pas de règles bien définies pour la dimension des balises. C’est ainsi qu’il reste encore la trace de marques de peinture de vingt à cinquante centimètres peu esthétiques. Aujourd’hui, on préfère mettre davantage de balises, mais plus discrètes.
Une première prise en charge des itinéraires de randonnée par les pouvoirs publics a vu le jour grâce à la loi de décentralisation de 1983 qui a donné aux départements la responsabilité d’établir un Plan des Itinéraires de Promenade et de Randonnée (PDIPR). C’est le service des équipements de la Direction Départementale de l’Equipement qui a entrepris de recenser les itinéraires à inscrire dans le PDIPR en demandant un accord formel des communes et des propriétaires concernés. Une convention, déchargeant les propriétaires de leur responsabilité et de l’entretien, leur a été proposée. Cette démarche n’a pas été admise par certains propriétaires. Cependant, avec la création des Parcs Départementaux, le PDIPR s’est accru de plusieurs itinéraires sur le domaine public (balisage jaune).
Depuis sa création en 1990, le syndicat mixte de gestion du massif, le Grand Site Sainte-Victoire, a mis en place une instance de concertation, le comité technique randonnée, où l’ensemble des intervenants professionnels, notamment les services départementaux, et des intervenants associatifs - pas seulement aixois (comité départemental de la randonnée)-, font chaque année un examen de l’état du balisage de la centaine d’itinéraires du massif et élaborent un programme d’entretien en se répartissant les travaux. Cette réunion est aussi l’occasion de recenser les principales dégradations des sentiers et là aussi, de mobiliser l’action des bénévoles, regroupés depuis le grand incendie de 1989 autour de l’Association Pour Sainte-Victoire, sur des travaux d’élagage et de lutte contre l’érosion.
Dans les années 90, des chantiers importants ont fait appel aux élèves de l’école d’ingénieurs des Arts et Métiers. Plus récemment, ce sont les élèves en BTS au Lycée agricole de Valabre, qui sont venus faire des travaux pratiques évalués, sur certains tronçons proches de la route.
L’augmentation de la fréquentation engendre une détérioration de plus en plus marquée des itinéraires les plus accessibles. Des opérations lourdes de stabilisation et de protection de ces sentiers sont nécessaires et les interventions des associations ne sont pas suffisantes. Les personnels du département et du GSSV prennent en charge certains travaux selon leurs disponibilités. Mais les plus importantes opérations sont confiées à des entreprises (Col des Portes, Venturiers, Pas des Dinosaures, Pas de l’Escalette ...).
(Jean-Paul Bouquier, Secrétaire de l’Association pour Sainte-Victoire)

lundi 25 mai 2015

Réintroduction réussie de l'azuré du Baguenaudier à St-Antonin?



Ce blog a déjà fait état du combat de quelques passionnés pour la réintroduction de l'azuré du Baguenaudier (Iolana Iolas, un grand et rare papillon bleu) dans le massif. Ce papillon vit en symbiose avec le baguenaudier (Colutea), petit arbuste à fleurs jaunes qui ressemble au coronille, mais qui est beaucoup plus fragile et plus rare. Il semblerait que les tentatives de ces dernières années pour réintroduire le papillon sur une petite population de baguenaudiers de l'oppidum de Saint-Antonin portent enfin du fruit. Des larves de papillon prêtes à éclore avaient en effet été déposées dans la zone le 13 mai 2015.

Iolana Iolas (image d'archive)
Voici le compte-rendu de Jean-Pierre Balmain, le spécialiste de l'IRSTEA qui se donne corps et âme à cette discrète cause : "ce matin en congé (NDLR le 18 mai 2015), je suis arrivé aux biotopes de St-Antonin, sur le coup de 9h. J’ai libéré 26 papillons.sur les coluteas à l’ombre des chênes verts (peu de fleurs). Les fleurs pour les nourrir (Coluteas) sont rares à cause de la sécheresse chronique depuis la 2ème semaine d’avril ! Quelle n’a pas été ma surprise de voir 5 femelles de Iolana en train de pondre (ou de butiner) sur des Coluteas distants de 30 à 100 m de distance. Il s'agit sans doute les papillons nés des 25 nymphes (bleues) déposées sous abri le 13 mai. Le tempo vis-à-vis de la floraison et de la météo est extrêmement important (…) mais (présage bien de la ) réussite en cours de la réimplantation de Iolana (disparu depuis au moins 40 ans !). J’ose espérer que si 8 à 10 papillons arrivent à pondre un maximum dans leur courte vie (à cause de cette f… sécheresse du printemps 2015), on aura suffisamment de chenilles épargnées (entre 2 et 5 %) des armées de prédateurs et parasites, pour avoir des nymphes enfouies dans la litière de feuilles et graviers, et capables d'assurer la génération naturelle du printemps 2016 : soit peut-être 8 à 10 papillons pour mai 2016." Alléluia donc pour les Iolanas et les Coluteas, mais attendons une confirmation au printemps 2016 ! Notons aussi que, si la sécheresse a sévi entre la mi-avril et le 8 juin, des pluies d'orage assez importantes ont enfin arrosé le massif les 9 et 10 juin 2015.

(B. de Saint-Laurent, sur la base d'échanges avec Jean-Pierre Balmain)

lundi 4 mai 2015

Un marché d'art et d'artisanat à Saint-Antonin le 10 mai 2015



Les vide-greniers et autres brocantes fleurissent à la belle saison. La municipalité de Saint-Antonin innove en tentant de lancer, le dimanche 10 mai 2015 de 9:00 à 18:00 sur la place du Village (parking à la Maison Sainte-Victoire) un marché d'art et d'artisanat consacré aux productions locales : miel, vin, lavande, sculpture, céramique, peinture etc. Cette manifestation modeste vise à promouvoir les artistes et artisans locaux et à susciter des rencontres avec les habitants et visiteurs du massif.

(Information transmise par Marie-Anne Personnic, mairie de Saint-Antonin)

samedi 2 mai 2015

L'Ironman 2015 ou le sport business à l'assaut de Sainte Victoire !



L'IronMan 70.3 se déroule, dimanche 3 mai 2015, entre Peyrolles et Aix-en-Provence et passant par le versant sud du massif (voir tracé sur la carte ci-dessous). Cette course multi-sports comporte 1,9 km de natation sur le plan d'eau de Peyrolles, 90 km de vélo en contournant Sainte-Victoire par l'est et le sud, et un semi-marathon de 21 km au travers des rues d'Aix en Provence et du Parc de la Torse). Elle est promue par la Communauté du Pays d'Aix, qui s'affirme comme "le paradis d'entrainement" des triathlètes… Certes, l'exploit de ces sportifs est à saluer, mais Ironman est avant tout un business très rentable, avec 2 500 athlètes inscrits, payant chacun la bagatelle de 250 à 275€ de frais d'inscription (plus 6% de frais pour l'opérateur Active) et collectant les fonds de très nombreux sponsors dont la Ville d'Aix et la CPA (ainsi que Casino, RTL, Canondale, Areva etc.). Selon cet article de 2014, WTC, la compagnie qui gère les IronMan, a ainsi levé 220 millions de dollars US pour financer ses activités, jugées très rentables par Moody's. Selon cet autre article, chaque évènement IronMan génère un chiffre d'affaires de l'ordre de 1,5 million de dollars US (il y a 7 IronMan en mai 2015 et 11 en juin 2015 de par le monde !).

La Ville d'Aix insiste sur les retombées locales, mais à vrai dire, seule Aix bénéficie ainsi d'une image sportive et jeune en vantant son bel environnement. Les communes voisines sont surtout gênées par le blocage total des routes le dimanche 3 mai dès 9:30 et jusqu'en début d'après-midi –interdisant ainsi aux grimpeurs et promeneurs d'accéder au versant sud ou aux habitants de sortir de chez eux. Pire, comme la commune du Tholonet ne souhaite autoriser que 2 fermetures par an de la route Cézanne (l'autre étant vouée à une piétonisation culturelle de la RD17 par l'association Route Cézanne au Tholonet), l'autorisation donnée aux organisateurs de l'IronMan a signé l'arrêt de mort d'une sympathique course locale entre Puyloubier et Aix. L'impact environnemental de l'IronMan est faible, mais lors du Comité du Grand Site consacré au suivi des manifestations sur le massif (cf. dernier compte rendu sur ce lien), l'ASV a indiqué sa préférence pour des événements locaux par rapport aux grandes opérations commerciales qui utilisent Sainte-Victoire comme seul décor.

(Bénédict de Saint-Laurent, ASV)