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dimanche 15 octobre 2017

Une sécheresse centenaire ?



Il est certes agréable de vivre sous un soleil quasi-permanent, avec la belle lumière de Provence. Mais pour qui aime les plantes et la nature, ce n'est pas sans souffrance que s'observe cette interminable séquence de beaux jours, avec des précipitations minimales et une végétation qui subit…

Canopée à St-Antonin © Georges Flayols
L'été 2016 avait déjà été très sec. En 2017, les pluies se sont arrêtées dès le printemps, l'été a été souvent torride et les pluies d'automne tardent à arriver. Résultat : si les couleurs des feuillus sont souvent magnifiques (cf. les belles images de la canopée de St-Antonin dues à Georges Flayols), cette explosion chromatique (des frênes, peupliers, trembles, surtout) risque d'être éphémère. Beaucoup de feuilles sèchent sur l'arbre. Les chênes blancs ont un feuillage raréfié, ou bien des pousses directement sur le tronc, avec beaucoup de branches mortes. Au pied des pins eux-mêmes, les aiguilles n'ont jamais été aussi nombreuses et les branches basses se dessèchent. Dans la garrigue, les kermès, les argelas, les romarins, les cistes perdent leurs branches sommitales.

Faute de station climatique disposant d'un recul suffisant pour le massif, il n'y a d'autre solution, pour apprécier le changement du régime des pluies, que de considérer les données sur Aix et Marignane.

Voici ce qu'indique Météo-France :

  • Dans la continuité des mois précédents, septembre 2017 a été très peu arrosé sur le quart sud-est : le déficit pluviométrique y dépasse 60 %. Autour de la basse vallée du Rhône et sur une partie du Languedoc, on a enregistré moins de 20 mm (ou 20 L/m²) de pluie sur le mois;
  • Sur la période globale avril-septembre (6 derniers mois), les précipitations ont été très déficitaires. En Provence-Alpes-Côte-d'Azur, avec 226 mm depuis avril, on atteint un déficit de 44% et 2017 se situe en troisième position derrière 1967 et 1979.
  • Si certaines années comme 1967, 1970 ou 1979 avaient été quasiment aussi sèches sur la période avril-septembre, la grande différence réside dans le niveau des températures : ces années étaient plutôt fraîches, alors que 2017 affiche un excédent de 1°C sur les 6 derniers mois pour la région Sud-Est.
  • Conséquence logique de ce déficit chronique de précipitations, combiné à des températures régulièrement au-dessus des normales, la sécheresse des sols superficiels est proche des records pour un début octobre. Il s'agit de la sécheresse la plus importante jamais mesurée à cette date en au moins 60 années de mesures.

Sur le pays d'Aix (Marignane, graphe ci-dessous), les précipitations observées étaient de l'ordre de 240 mm au 15 octobre 2017, soit grosso modo 50% de la moyenne 1981-2010.


Plus préoccupant, selon les modèles développés dans le cadre des recherches sur le changement climatique, il semble assez probable que les tendances observées ces dernières années deviennent la norme pendant ce 21ème siècle. L'évolution constatée du climat sur les dernières décennies montre une hausse des températures moyennes en Provence-Alpes-Côte d'Azur, de l'ordre de 0,3°C par décennie sur la période 1959-2009, avec une accentuation du réchauffement depuis les années 1980, un réchauffement plus marqué au printemps et en été et une diminution des précipitations…

(Bénédict de Saint-Laurent, ASV)

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