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mardi 1 mars 2016

Adieu à deux amoureux de Sainte-Victoire!



Deux célébrités qui aimaient passionnément ce massif ont disparu en début d'année :


André Turcat à Beaurecueil
# André Turcat, premier pilote du Concorde et habitant de Beaurecueil. Tous ses amis et connaissances regretteront sa gentillesse, son accent rocailleux du Midi (bien que né à Marseille!), sa simplicité –malgré ses grandes connaissances, par exemple sur l'art religieux, et ses exploits aéronautiques. Bien avant le Concorde, il avait par exemple pulvérisé le record du monde de vitesse en circuit fermé de 100 km, le premier record français de l'après-guerre. A la fois ingénieur (X 1942) et littéraire (il passera un doctorat ès-lettres en 1990…), André Turcat mêlait des préoccupations spirituelles (Sainte-Victoire l'inspirait comme une œuvre d'art sacré…) et des engagements techniques autour de l'aviation ou même politiques -il fut député européen-. Le "sage volant", comme l'appelait Libération, fonda, à Toulouse en 1983, l’Académie de l’air et de l’espace, et publia plusieurs ouvrages sur l'aéronautique, mais aussi sur l'art et la spiritualité chrétienne. Mort au tout début janvier 2016, il a rejoint là-haut tous ses anciens amis aviateurs, militaires ou civils…
Edmonde Charles-Roux (photo Paris-Match)
# Edmonde Charles-Roux, tour à tour infirmière et aide de camp (pendant la 2ème guerre mondiale), journaliste, femme de lettres, est morte à Marseille le 20 janvier 2016, à 95 ans. Comme André Turcat, son voisin dans le massif, elle était née en 1921. De sa riche jeunesse (son père, armateur marseillais, était aussi diplomate et la famille vécut à Saint-Pétersbourg, Istanbul, Le Caire, Prague, Londres et finalement Rome), Edmonde Charles-Roux tira un éclectisme, une énergie et une indépendance remarquable. Après-guerre, elle brille en particulier dans le journalisme (Elle, Vogue), la mode et la culture (par exemple en contribuant à lancer le festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence). Comme André Turcat encore, elle collectionne les récompenses, de la Médaille Militaire au prix Goncourt (pour Oublier Palerme en 1966), et jusqu'à la présidence de la prestigieuse académie. Pierre Assouline l'affuble de tous ces qualificatifs : "indépendante, curieuse, irrévérencieuse, sobre, empathique, raffinée, ardente, insoumise, courageuse, frémissante, cosmopolite, la conviction faite femme, élégante en toutes choses, (…) méditerranéenne, grande bourgeoise, élevée sous les lambris des chancelleries". Plus tard, sans doute amenée par Gaston Defferre, qui avait acheté le domaine de Maurély à Saint-Antonin, elle découvre ou redécouvre Sainte-Victoire, à qui elle postface parfois ses ouvrages ("écrit face à Sainte-Victoire"). Elle s'engage aussi, l'Association pour Sainte-Victoire peut en témoigner, en venant haranguer la foule rassemblée dans le parc de Roques-Hautes, juste après l'incendie du 28 août 1989 et comparant ce terrible incendie à l'exode de 1940…

Avec ces deux figures familières s'est ainsi poursuivi le compagnonnage de Sainte-Victoire avec une longue lignée d'artistes, créateurs ou scientifiques : Cézanne et avant lui Granet, Fernand Pouillon, Maurice Blondel, Georges Duby, André Masson, Jacqueline de Romilly et d'autres encore tels que Léo Machurtz, Pierre Tal-Coat, François Aubrun, John Rewald etc. etc. Comme si la captivante montagne attirait à elle des personnalités d'exception…

(Bénédict de Saint-Laurent, Saint-Antonin)


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